La plupart des archives sont fabriquées à base de matériaux organiques tels que le papier, le textile, le parchemin, le bois ou même le cuir. Avec le temps elles deviennent sujettes aux variations de températures et à l’humidité des locaux : elles sont endommagées par l’apparition de moisissures.
Une bonne conservation des archives nécessite une humidité et une température basses.
La norme française admet une humidité proche de 50 % et une température de 18° C environ pour la préservation des documents. Il est important que ces valeurs n’oscillent pas brusquement.
Si des archives sont rangées dans des pièces non aérées ou dans des sous-sols humides (humidité supérieure à 60%), des tâches risquent d’apparaitre sur vos documents. Voyons quelles sont les dispositions à prendre pour lutter contre les moisissures.
L’importance de se protéger
Avant toute chose, il est conseillé de porter un masque ainsi que des gants pour la manipulation lors de la conservation des archives.Certains champignons sur le papier peuvent être néfastes à l’homme qui risque des allergies ou des difficultés respiratoires. Il faut donc être très vigilant et se laver régulièrement les mains.
Prévenir les personnes responsables
En cas de doute sur l’apparition de moisissures, il est important de signaler ce problème à la hiérarchie et de contacter les Archives Départementales dans le but d’obtenir les conseils des experts en la matière.
Etablir un état des lieux
Il est nécessaire de recenser les documents concernés par les moisissures, photographier les documents maculés et suivre la prolifération des champignons les jours suivants.
Comprendre ce qui a pu causer la contamination (inondation, climatisation déréglée, et y apporter une solution).
Faire analyser ces moisissures par un laboratoire compétent, afin de savoir elles sont encore sémillantes.
Isoler les documents contaminés
Lorsque quelques documents sont affectés, il est prudent de les emballer dans du papier ou du carton (en aucun cas dans du plastique) afin de ne pas disperser les moisissures.
Dès que possible, il est conseillé de placer les documents dans un espace confiné à une humidité de 40% (faible) afin de mettre les moisissures dans un état léthargique, s’assurer de l’absence de ventilation pour ne pas en risquer la dispersion vers d’autres pièces.
Aussi il est judicieux d’installer des déshumidificateurs, en prenant soin de les vider et les désinfecter assidûment.
Conservation des archives : Trouver un traitement adéquat
Selon le type de contamination et son étendue, les spécialistes vous recommandent de ;
Dépoussiérer les documents, au moyen d’un aspirateur à aspiration absolu ayant la norme HEPA, de ne pas les dépoussiérer à la brosse pour ne pas disséminer les spores
Désinfecter via un traitement chimique (un prestataire spécialisé le réalise au moyen de l’oxyde d’éthylène seulement) ; c’est une solution de dernier recours en raison de son coût élevé et son impact écologique. Un dernier dépoussiérage sera nécessaire après le traitement
Pour mieux vous accompagner, les Archives départementales sont également habilitées à la rédaction du cahier des charges ainsi qu’à la préparation du chantier de conservation des archives.
Il est déconseillé d’utiliser des produits désinfectants directement sur les documents au risque de décolorer l’encre et d’endommager le papier. Toutefois, l’alcool dilué peut être appliqué sur le dos des ouvrages revêtus de toile.
Enfin, il ne faut pas omettre de nettoyer les sols, étagères et murs à l’alcool, de bien les faire sécher.
Lorsque le traitement est achevé, il est important de contrôler régulièrement l’humidité ainsi que les documents.
